Rencontre à Majorque : conversation avec Warren Mosler. Partie 2/3

par

Stuart Medina

25 novembre 2021


Traduction par Robert Cauneau – MMT France


Ceci est la partie 2 d’une série de 3 que j’ai extraite d’une longue interview de Warren Mosler réalisée à Majorque le 14 octobre 2021. Elle sera publiée en anglais et en espagnol.

SMM : Que pensez-vous de l’obsession du modèle de croissance tiré par les exportations, que poursuivent de nombreux pays ?

WM : Les vieux manuels montrent que c’est absurde. Les importations sont un avantage réel, les exportations sont un coût réel. Cela ne peut pas être plus évident.

SMM : Oui, même Paul Krugman ou Milton Friedman ou tout autre économiste classique aurait dit cela il y a quelques années.

WM : Mais plus maintenant.

SMM : Ils pensent simplement en termes de modèles de croissance tirée par les exportations.

WM : Ce n’est que de la rhétorique exigée par les taux de change fixes pour constituer des réserves afin de pouvoir maintenir ce taux de change fixe. C’est pour cela que le FMI a été créé : pour aider les pays à taux de change fixe à maintenir leurs réserves. Donc ils recommandent ces modèles de croissance basés sur l’exportation. Non pas parce que cela sert la population, le niveau de vie, les termes de l’échange ou quoi que ce soit d’autre, mais parce que, dans le cadre du système de Bretton Woods, c’est ce qu’il fallait faire pour maintenir ce système, pour le meilleur et pour le pire.

Le système a disparu depuis longtemps, mais ils continuent à agir ainsi et l’idée est toujours là. Les gens agissent de manière unilatérale sans même subir la pression du FMI.

SMM : J’espère que certains des lecteurs de cette interview seront latino-américains, pour lesquels il y a une longue tradition ou obsession, comme vous voulez l’appeler, de fixer le taux de change ou de l’arrimer au dollar américain ou de le gérer d’une manière ou d’une autre pour stabiliser le taux de change. Que leur diriez-vous ? Quel est l’intérêt de faire cela ?

WM : Pour commencer, il faut examiner la richesse réelle de la nation. Et ensuite, vous pouvez examiner la répartition de cette richesse réelle. La richesse réelle, c’est ce que j’appelle votre ensemble de biens [à consommer] et tout ce que vous produisez au niveau national fait grossir votre ensemble de biens. Tous les biens et services que vous produisez, et plus il y a de gens qui travaillent, plus votre ensemble de biens est grand et vous devez le répartir d’une manière ou d’une autre, par le biais des forces du marché ou autre, entre tous.

Donc, si vous voulez quelque chose de moins que le plein emploi, vous sacrifiez votre ensemble de biens. Alors pourquoi faire ça ? Pourquoi ne pas simplement obtenir un ensemble de biens aussi grand que possible ? Peu importe ce que vous produisez, vous ne voulez pas y renoncer pour ajuster vos prix, ce qui est une allocation. Vous voudrez probablement traiter votre problème d’allocation séparément. Ne sacrifiez pas vos travailleurs et votre production réelle. La production réelle nationale, c’est la vôtre, non ? Et c’est votre richesse. La richesse réelle, plus tout ce que vous importez de Chine, du Japon ou de Corée, fait grossir vos biens.

Vos importations moins vos exportations, qui font diminuer vos biens, sont vos termes d’échange réels. Il suffit de faire grossir ou diminuer votre ensemble de biens. Une fois que vous avez compris cela, vous pouvez vous demander si la fixation du taux de change contribuera à augmenter ou à réduire vos biens. Et que se passe-t-il si vous utilisez des taux de change fixes pour maintenir vos réserves de change qui nécessitent des épisodes périodiques, parfois des périodes prolongées, voire éternelles, de chômage pour rester compétitif. Cela nécessite de faire travailler vos gens pour moins de calories et vous ne pouvez pas vous permettre de manger votre propre viande pour pouvoir maintenir votre taux de change. Lorsque votre objectif est votre taux de change et vos réserves, vous êtes en dessous du plein emploi. Par conséquent, votre ensemble de biens nationaux est plus petit qu’autrement ; vous renoncez à une partie de la richesse réelle.

Si vous utilisez des taux de change fixes pour maintenir vos réserves de change, cela nécessite des épisodes périodiques, parfois des périodes prolongées, voire permanentes, de chômage pour rester compétitif.

Avec un taux de chômage mondial qui est probablement de 15%, les pertes de production réelle en un an sont probablement beaucoup plus importantes que toutes les destructions de biens et services réels effectuées par toutes les guerres de l’histoire du monde. C’est incroyablement stupéfiant !

SMM : Certains des économistes qui plaident en faveur de ce type de politiques de gestion des changes diraient que, étant donné que votre capacité de production est limitée et que l’emploi ou le chômage est déterminé par votre capacité de production, nous devons donc gérer les taux de change afin de pouvoir acheter les biens d’équipement dont nous avons besoin pour augmenter la capacité de production de notre économie [à l’avenir].

WM : Il y a 200 ans, lorsque nous étions une société totalement agricole et que 99% des gens travaillaient dans les champs, sinon ils mouraient de faim, quel était le taux de chômage ?

SMM : Zéro.

WM : Puis nous avons commencé à inventer les tracteurs et tout le reste, créant ainsi du chômage. Ces gens n’avaient donc plus besoin de faire ce travail. Et puis l’industrie manufacturière est arrivée, alors nous sommes passés de 99% dans l’agriculture à 1% aujourd’hui. Mais le chômage n’est pas de 99 %. Les gens se sont ensuite tournés vers l’industrie manufacturière, mais celle-ci ne représente plus que 7 % de l’emploi aux États-Unis. Donc à 8% dans l’agriculture et la fabrication, le chômage n’est pas de 92, il est de 3%.

SMM : Il y a une logique tordue dans l’idée que, puisque nous ne pouvons pas créer plus d’emplois, nous devons créer du chômage.

WM : Le fait est qu’il y a toujours plus à faire que de personnes pour le faire. Chaque jour, nous commençons par avoir trop de choses à faire et pas assez de temps pour le faire, tout le monde travaillant. Il n’y a donc jamais de pénurie d’emplois. Il y a seulement une pénurie de financement.

Il n’y a jamais de pénurie d’emplois. Il y a seulement une pénurie de financement.

SMM : Je lisais un document de la Reserve Bank of New Zealand, publié il y a quelques années, lorsqu’ils ont décidé de laisser flotter leur monnaie. L’un des arguments qu’ils ont avancé en faveur du flottement libre est que la gestion du taux de change crée des changements plus abrupts du taux de change, et donc plus de perturbations pour l’économie et le système financier. Alors que le système de flottement permet des ajustements plus fluides du taux de change en réponse aux déséquilibres commerciaux.

WM : Vous pouvez toujours utiliser une politique budgétaire anticyclique et une garantie d’emploi pour soutenir le plein emploi. Mais vous ne pouvez pas faire cela avec un taux de change fixe sans perdre vos réserves de temps en temps, ce qui signifie que vous devez flotter.

SMM : L’argument que ces économistes rétorquent est que ce n’est pas du vrai travail. Vous ne créez pas d’emplois réels ni de production réelle.

WM : Eh bien, non, cela n’est vrai qu’à court terme, parce que si vous avez une garantie d’emploi ou une garantie d’emploi de transition, soit vous les embauchez dans la fonction publique régulière à partir du pool, soit vous assouplissez la politique budgétaire et le secteur privé les embauchera, ce qu’il fera. Oui, le premier jour, ce n’est pas le plein emploi, mais le deuxième et le troisième jour, c’est le cas et ces personnes sont immédiatement transférées. Et c’est un processus dans lequel vous maintenez le nombre de personnes dans la garantie d’emploi quelque part entre 2% ou 5%, quelque chose comme ça, sur une base continue. Donc, dans ce sens, au fil du temps, vous êtes au plein emploi.

SMM : Que pensez-vous des propositions d’utiliser la garantie d’emploi dans le cadre du Green New Deal et d’employer ceux qui vont être mis au chômage par la fermeture des mines de charbon ou des plates-formes pétrolières dans l’océan et de les employer, vraisemblablement dans un programme de garantie d’emploi ? Pensez-vous que cela ait un sens ?

WM : Je me considère comme un progressiste, d’accord. Pour moi, ce n’est pas une façon progressiste d’approvisionner le secteur public en main-d’œuvre. Si vous voulez engager ces personnes, engagez-les ! Engagez les mineurs de charbon pour faire ce que vous voulez qu’ils fassent. Ne les mettez pas dans une garantie d’emploi à dix euros de l’heure. Si l’emploi normal dans la fonction publique est à 30 euros, engagez-les simplement à 30 euros. L’objectif est de ne pas réduire l’échelle de base du secteur public. Une fois que le secteur public est entièrement pourvu de nouveaux emplois verts où vous le souhaitez, le reste des personnes que vous voulez faire passer dans le secteur privé, ce sont elles qui bénéficient de la garantie d’emploi.

Ensuite, vous menez une politique fiscale, vous accordez des subventions, des prêts ou tout ce que vous voulez pour inciter le secteur privé à les embaucher. Si vous ne les voulez pas dans le secteur privé, si vous les voulez dans le secteur public, engagez-les.

SMM : La taille du secteur public est un choix politique qui dépend des préférences de l’électorat ou du représentant élu.

WM : J’ai rencontré un type du Pentagone en 1999 environ et, en trois minutes, il m’a exposé tout ce qui ne va pas avec l’embauche dans le secteur public. Il m’a dit : « Nous avons vraiment besoin de renforcer l’armée, alors nous allons le faire ». Et j’ai dit, « Eh bien, regardez, le chômage est à 3% en ce moment. Nous sommes à pleine capacité. Vous pouvez le faire, mais vous allez retirer ces personnes du secteur privé dès maintenant. Il s’agit d’un transfert de ressources réelles et vous allez être en concurrence avec eux pour les obtenir. Vous auriez dû le faire il y a sept ou huit ans, lorsque le chômage était élevé en raison de la récession. C’est à ce moment-là qu’il aurait fallu le faire si l’on veut renforcer l’armée ». Il a répondu : « Nous ne pouvions pas le faire à l’époque parce que nous étions en déficit budgétaire. Nous n’avions pas l’argent nécessaire. Aujourd’hui, avec un excédent, nous pouvons le faire. »

Cette petite histoire vous montre tout ce qui ne va pas dans le fonctionnement actuel du secteur public. Le système monétaire ne leur donne aucune information sur ce qu’ils doivent faire. Ce qui donne des informations au secteur public, c’est l’économie réelle. Combien de personnes voulons-nous dans l’armée ? Si nous en avons trop, il n’y a personne pour cultiver la nourriture et construire des voitures. Si nous n’en avons pas assez, nous allons perdre la guerre. C’est comme ça que vous prenez vos décisions. Quel est notre budget et quel équilibre avons-nous n’a rien à voir avec ça. La chose qui ne leur donne aucune information est l’endroit où ils obtiennent 100% de leurs informations.

Quel est notre budget et quel équilibre avons-nous n’a rien à voir avec cela. La chose qui ne leur donne aucune information est l’endroit où ils obtiennent 100% de leurs informations.

SMM : Je pense que c’est Keynes qui a compris cela dans son célèbre traité How to Pay for this War. Il a compris que ce sont les ressources réelles qui comptent. Il voulait juste que les gens dépensent moins et s’assurer qu’ils soient taxés ou qu’ils placent leur monnaie dans des obligations patriotiques ou autres.

WM : Ce qui est vrai, mais en même temps, il a fait dépenser le gouvernement en obtenant de la monnaie par les impôts ou en empruntant pour pouvoir dépenser, n’est-ce pas ? On pourrait dire que sous le régime du taux de change fixe, ces politiques étaient vraies et, même s’il n’en était pas partisan, il agissait dans ce contexte.

SMM : En parlant de déficits et de dettes publiques, parlons de la pièce de platine de mille milliards de dollars. Quel est votre point de vue à ce sujet ?

WM : Eh bien, comme vous le savez, c’est venu d’une discussion du blogueur Carlos Mucha (Beowulf), qui était un très bon commentaire et a conduit à une discussion que j’ai eu avec lui à l’époque. Il a fait remarquer qu’en vertu de la Constitution, ou autre, le Trésor pourrait frapper une pièce de platine, qui serait un actif à sa valeur nominale et que la Fed serait obligée de l’acheter. Cela mettrait ces fonds sur le compte du Trésor. Ma réponse à cela a été « c’est bien, mais ils n’en ont vraiment pas besoin. Le Trésor peut vendre des bons à trois mois et c’est ce qu’il a toujours fait. » Mais c’est certainement valable et c’est quelque chose qu’ils pourraient faire s’ils le voulaient. Et je n’ai pas d’objection à cela ou quoi que ce soit d’autre. Je pense que c’était une bonne découverte de sa part. Il a fait preuve d’une grande perspicacité en retenant cette option.

Il ne s’est pas passé grand-chose depuis, si ce n’est que cela a été considéré comme une sorte de chose cool. Puis, nous nous sommes heurtés au plafond de la dette et nous avons dit que le Trésor pouvait vendre tous les bons à trois mois en une fois. Mais le Congrès dit : « Non, nous ne voulons pas que vous vendiez des bons à trois mois. Nous ne voulons pas que vous payiez vos factures. » Donc la volonté du Congrès est que le Trésor ne fasse pas ses paiements. Oui, nous approuvons les dépenses, mais nous n’approuvons pas les moyens d’obtenir la monnaie, vraisemblablement parce que nous ne voulons pas que vous dépensiez réellement la monnaie que nous avons allouée.

La question est donc maintenant de savoir ce que le Trésor doit faire : doit-il se conformer immédiatement à la volonté du Congrès ? Doit-il se référer à la Constitution, qui stipule que le gouvernement doit honorer toutes ses obligations ? Et le président Obama a dit : « C’est la volonté du Congrès ». Je pense que le président Biden dit la même chose : « C’est la volonté du Congrès », et nous allons laisser le Congrès résoudre ce problème et nous dire ensuite quoi faire. Nous n’allons pas essayer de saper la volonté du Congrès.

En attendant, il aurait pu dire « Nous avons une obligation constitutionnelle de payer nos factures. Nous allons donc frapper la pièce. » Mais la décision politique a été prise de suivre la volonté du Congrès. Et le Congrès est revenu en se contentant d’adopter une attitude attentiste jusqu’en décembre. Vous pouvez discuter de ce qui est bien ou mal ou de ce qu’ils devraient ou ne devraient pas faire, mais leur position est légitime.

Mon problème est qu’ils ne sont pas bien informés de ce qui se passe si nous atteignons le plafond de la dette. Ils disent que nous manquerions à nos obligations ou que les bons du Trésor n’arriveraient pas à échéance ou que nous ne ferions pas les paiements sur les obligations et que notre crédit serait mauvais et donc que nous ne pourrions pas emprunter.

Mais ce n’est pas le problème. Rien de tout cela ne compte en fait. Ils commencent juste à échanger des arriérés comme ils l’ont fait en Russie en 1989 et nous passons à travers ça et ils disent, eh bien, le gouvernement a cessé ses activités.

Nous avons eu des arrêts de gouvernement avant. Rien de particulièrement mauvais ne se passe. Les parcs nationaux sont fermés, etc. La raison pour laquelle rien de grave ne se produit est que, bien que les travailleurs ne soient pas payés – non pas à cause du plafond de la dette, mais parce que le gouvernement est fermé et qu’il n’y a pas de budget – d’autres choses sont payées et cela entraîne des dépenses. De nombreuses dépenses automatiques sont effectuées, comme les chèques de sécurité sociale. Et le déficit augmente.

SMM : Oui, les stabilisateurs automatiques entrent en jeu parce qu’il y a davantage de chômage.

WM : Oui. Donc les stabilisateurs automatiques entrent en jeu et le déficit est autorisé à augmenter. Mais lorsque vous atteignez le plafond de la dette, vous suspendez tous les stabilisateurs. Une meilleure façon de l’expliquer est que, lorsque le gouvernement arrête de dépenser, les recettes fiscales diminuent. Avant ça allait, mais maintenant ça veut dire qu’il faut réduire encore plus. Ce qui signifie qu’en l’espace de trois jours, vous avez vu 25% du PIB s’envoler. C’est inimaginable à quel point les dépenses déficitaires sont pro-cycliques. Et aussi, une grande partie des dépenses provient des prêts bancaires. Les banques ne peuvent pas prêter quand le gouvernement cesse ses activités et que les gens perdent leur emploi parce que leurs prêts sont pro-cycliques. Donc maintenant, les stabilisateurs automatiques nécessaires pour passer sont beaucoup plus élevés et ils s’accélèrent. Ce que vous obtenez est cette accélération de la course vers le bas.

Je ne l’ai jamais vu décrit dans aucune [analyse] des conséquences d’atteindre le plafond de la dette. Ils partent du principe que les conséquences sont les mêmes en cas d’arrêt du gouvernement, alors ils les passent en quelque sorte sous silence. Mais elles sont beaucoup, beaucoup plus graves. Si ces conséquences étaient comprises, je pense qu’ils ne penseraient pas à s’en approcher, car c’est sérieusement catastrophique, bien pire qu’ils ne le pensent. C’est comme les armes nucléaires. L’un des dangers est que nous puissions l’atteindre parce qu’ils ne comprennent pas les conséquences.

Les conséquences d’atteindre le plafond de la dette. … [sont] sérieusement catastrophiques ; bien pires qu’ils ne le pensent. C’est comme les armes nucléaires.

SMM : L’une des implications de la MMT et de la théorie politique est qu’en réalité le Parlement, ou le Congrès, ou quel que soit le nom de votre législateur, est le créateur de la monnaie.

WM : Il est la source de la monnaie. C’est le gouvernement qui prélève un impôt et qui établit ensuite le crédit d’impôt, le dollar ou l’euro, qui peut être utilisé pour le payer.

SMM : En fait, dans le budget [du gouvernement] espagnol, les postes du budget, les crédits pour le gouvernement sont appelés « crédits budgétaires ». Je ne sais pas si c’est la même chose aux États-Unis. Cela signifie donc que le gouvernement a un crédit à dépenser et qu’il est autorisé à dépenser jusqu’à la limite fixée dans le budget.

WM : Très bien.

SMM : Il y a donc des implications de théorie politique qui découlent de la MMT, qui je pense sont profondes et transcendent l’économie.

WM : L’ensemble du système est basé sur une taxation coercitive. Ce n’est pas bien compris parce que cette taxation crée une anxiété mal comprise dans la population. Elle engendre la cupidité et la soif d’argent des gens qui ne peuvent plus dormir et commencent à prendre toutes sortes de médicaments et tout le reste. C’est l’anxiété créée par les obligations fiscales permanentes. C’est comme si vous étiez dans une baignoire dont l’eau sortait continuellement et que vous deviez travailler pour que l’eau rentre. Et cela rend les gens littéralement fous et furieux. Et c’est une force très puissante pour approvisionner le gouvernement, et il gagne la guerre et crée ce plus grand niveau de vie mais il crée des conséquences psychologiques massives pour la population. Je n’ai jamais vu cela discuté.

SMM : Vous ne verriez pas ce genre de comportement dans les sociétés tribales pré-monétaires. Elles auraient eu d’autres problèmes comme trouver de la nourriture, mais cela n’aurait pas eu les effets psychologiques que vous avez décrits.

WM : Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas une meilleure façon de faire, quel que soit le sens de « meilleure », ou une façon différente de faire. Il existe probablement d’autres façons de faire et les résultats seront très différents. Peut-être que c’est la façon souhaitée, mais cela ne signifie pas que vous ne devez pas le reconnaître, le comprendre et l’examiner pour voir ce que vous faites et comment vous pouvez modifier certains de ces effets.


Texte original : http://www.redmmt.es/rendez-vous-in-majorca-a-conversation-with-warren-mosler-part-2-3/

Illustration (Majorque Valdemossa) : https://www.pinterest.fr/pin/361343570072779429/




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